Les liaisons dangereuses
La jeune Cécile Volanges quitte son couvent pour faire l'apprentissage du monde et épouser le comte de Gercourt, mais une de ses parentes, la marquise de Merteuil entend profiter de ce projet de mariage pour se venger d'une infidélité que lui a faite autrefois Gercourt. Elle charge donc son complice, le vicomte de Valmont, de pervertir Cécile avant ses noces. Mais loin de Paris, dans le château de sa vieille tante, Valmont s'est de son côté mis en tête de séduire la dévote présidente de Tourvel, et une idylle bientôt se noue entre "la petite Volanges" et le jeune Danceny.
"A présent, dites-moi ma respectable amie, si M. de Valmont est en effet un libertin sans retour? S'il n'est que cela et se conduit ainsi, que restera-t-il aux gens honnêtes? Quoi! Les méchants partageraient-ils avec les bons le plaisir sacré de la bienfaisance?"
Ça y est je l'ai lu, enfin. Et pourtant je ne pensais pas le faire de si tôt car même si j'avais adoré le film, j'étais loin d'avoir envie de me pencher sur le livre.
Alors pourquoi ce revirement de situation? Et bien tout simplement parce qu'en mai je dois aller voir la pièce de théâtre, mise en scène par Monsieur Malkovich en personne (excusez du peu) et que prenant des cours de théâtre moi même, je baigne actuellement en pleine époque XVIIIème.
J'avais tout de même un petit peu peur avant de commencer ce roman. D'abord parce qu'il est assez épais et écrit en langage XVIIIème. Deuxièmement car j'ai énormément de mal à accrocher avec le style épistolaire. Mais la je dois dire que ce livre m'a réconcilié avec le genre. Comme quoi parfois on a vraiment des aprioris sur certains livres.
Ce qui m'a plu ici c'est le face à face, l'amitié malsaine entre deux anti-héros, deux personnages détestables qui raffolent du libertinage, mais pas seulement: de la manipulation également.
Ils n'ont aucun scrupule et s'amusent de leur correspondance malfaisante. Pervertir une jeune fille qui sort du couvent, séduire une autre profondément croyante et fidèle à son mari absent... voila leur quotidien. Et bien que malfaisants, ils nous passionnent car se sont des personnages complexes, surtout le vicomte Valmont qui est bien torturé.
Les rebondissements s'enchaînent, on ne s'ennuie donc jamais et malgré la concentration qu'il faut avoir pour suivre les péripéties, le tout se lit assez facilement.
Et bien sûr, c'est un régal de lire des lettres écrites avec tact et finesse pour dire clairement à quelqu'un ce que l'on pense de lui (de façon négative bien sûr).
Conclusion: Un classique qui m'a réconcilié avec le genre épistolaire et que j'ai trouvé très fin psychologiquement.