Du domaine des Murmures
C'est de qui?
Carole Martinez. Elle est française, née en 1966. Son premier roman "Le Coeur Cousu" a remporté de nombreux prix. Son second roman "Du Domaine des Murmures" a été nommé pour le prix Goncourt.
Ça raconte quoi?
1187. Esclarmonde, fille de châtelain, scandalise la cour le jour de ses noces en refusant de se marier.
Elle veut s'offrir à Dieu et fuir le sort des femmes soumises de l'époque. Son souhait est d'être emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du domaine des Murmures, avec pour seule ouverture une petite fenêtre pourvue de barreaux donnant sur la cour.
Mais elle est loin de se retrouver seule...
Mon avis?
Il y a quelques mois j'avais découvert "Le Coeur Cousu" et j'étais tombée sous le charme de ce roman.
C'était d'un lyrisme époustouflant mélangeant conte et réalité. Émue en refermant ce livre, je trouvais que cette nouvelle auteure avait un réel talent et sa propre narration très poétique.
On m'a donc prêté celui-ci et j'ai attendu un certain moment avant de l'ouvrir. En effet, au départ j'avais très envie de le découvrir puis en relisant le résumé j'ai soudain eu peur de tomber dans une histoire ennuyante, la religion n'étant pas trop ma tasse de thé.
Et la...surprise! Carole Martinez m'a encore emporté dans son univers poétique. J'ai voyagé à travers les siècles pour rencontrer la douce Esclarmonde.
Cette jeune fille qui se demande au fil du temps si c'est pour Dieu ou pour sa "propre liberté" qu'elle s'est emmurée.
J'ai beaucoup apprécié le fait qu'Esclarmonde s'adresse directement à nous, comme si l'on faisait partie des nombreux pèlerins qui viennent frapper à son volet afin d'être entendu.
Puis le fait qu'elle se remette souvent en questions sur sa destinée et son entourage ne la rend que plus intéressante, elle mûrit énormément en l'espace de quelques années.
L'histoire n'est pas que basée sur elle, on découvre son père qui part à la guerre, sa nouvelle épouse qui joue un rôle important mais également l'homme qu'elle devait épouser et qui lui chante son amour à travers les barreaux.
Une fois de plus Carole Martinez a su m'émerveiller, me faire voyager. Ce n'est que son deuxième roman mais pour moi, elle a déjà tout d'une grande auteure.
(édition: Gallimard, 201 pages, année de parution: 2011)