Rien ne s'oppose à la nuit
C'est de qui?
Delphine de Vigan est une romancière française. Née en 1966.
Rien ne s'oppose à la nuit a été récompensé par le prix du roman Fnac, le prix Renaudot des lycéens et le prix France Télévisions.
Ça raconte quoi?
Lucile, la mère de Delphine de Vigan s'est suicidée en 2008. Dépressive, fatiguée des maux physiques et psychologiques, elle préfère mettre fin à sa vie en laissant une lettre poignante à ses deux filles.
Depuis, Delphine éprouve le besoin d'écrire la vie de sa mère mais tout d'abord, sur la famille de celle-ci.
A l'aide des témoignages des frères et soeurs de Lucile et de son entourage, elle trouve l'énergie suffisante malgré toutes les difficultés que cela engendrent.
Son récit est entrecoupé de son propre parcours pour mener à bien ce livre, son besoin d'en parler ainsi que toutes les angoisses accumulées depuis son plus jeune âge.
Mon avis?
Lorsque j'ai reçu ce livre (offert à Noël), j'ai longuement regardé cette couverture. Je me suis attardée sur le visage de Lucile, une magnifique jeune femme, et me suis demandée ce qu'elle ressentait à ce moment précis. Son sourire cachait-il un profond mal être ou bien se sentait-elle heureuse?
En commençant à lire, j'ai tout de suite retrouvé le style particulier de Delphine de Vigan que j'avais découvert dans No et Moi. Ses phrases empreintes d'une grande sensibilité voir d'une certaine poésie.
Il m'arrive d'en relire certaines plusieurs fois car je les trouve très belles.
L'écriture me donnait, une fois de plus, envie de dévorer ce livre mais le fait que ce soit un témoignage m'en a empêché.
Premièrement, je voulais prendre mon temps car pour moi un témoignage ne se lit pas de la même façon qu'un roman. Il faut pouvoir l'analyser, comprendre la démarche de l'auteure...
Deuxièmement, c'est un livre poignant, très dur par moment qui nécessite donc, je pense, quelques pauses.
La première partie concerne la famille nombreuse de Lucile, les vacances, le mode de vie dans les années 50, les rires des enfants mais également un passé noir qui devient plus pesant d'année en année.
Ensuite, Delphine parle de son enfance et de son adolescence avec sa soeur Manon. Périodes très difficiles car elles devront supporter les premières crises de Lucile ainsi que ses internements en hôpital psychiatrique. Également la difficulté de devoir être aux aguets lorsqu'on est si jeune et en manque de stabilité.
Tout au long du récit, elle entrecoupe sa narration avec ses propres réflexions, ses difficultés au moment d'écrire, son besoin de plus en plus important de parler de sa mère ainsi que ses peurs.
Au final, elle nous dresse un portrait poignant d'une famille, d'une mère malade mais à la fois courageuse et enfin d'elle même.
Ce témoignage est dur mais on ne vire jamais dans quelque chose de plombant, de voyeur...
J'ai parfaitement compris pourquoi Delphine de Vigan avait besoin d'écrire ce livre et grâce à ça je l'ai beaucoup admiré. J'ai trouvé qu'elle faisait preuve d'énormément de courage à travers ses nombreuses démarches et qu'elle rendait un magnifique hommage à sa mère.
Une fois de plus, elle me donne envie de découvrir ses prochains romans.
Pour cette chronique, j'ai préféré ne pas mettre de note car c'est un livre très personnel. Tout ce que je peux dire c'est qu'il m'a beaucoup touché.
"Sans doute avais-je envie de rendre un hommage à Lucile, de lui offrir un cercueil de papier - car de tous, il me semble que ce sont les plus beaux - et un destin de personnage."
(édition: JC Lattès, année de parution: 2011, 437 pages, photo: Fréderic Pierret)